Des projets qui font communauté

Dans la région CLR, des projets ont été lancés durant ces trois dernières années : musique, formation, méditation. À l’initiative d’un Conseil presbytéral, d’un Consistoire ou encore du Conseil régional, ils proposent une autre façon de faire Église ou de faire vivre l’Église.

Trois projets, trois missions : quand la musique nous aide à prier, quand la formation à la prédication nous nourrit et nous permet d’accompagner, quand une méditation quotidienne nous invite à faire une pause salutaire. C’est ainsi qu’entre les Cévennes et la Méditerranée nous avons pu vivre de belles expériences. Mais ce n’est qu’un début, tous s’inscrivent dans la pérennité !

 

 

Une soif spirituelle

Si on regarde de plus près la formation à la prédication, le mi-temps régional musique et Ephphatha, on réalise que tous cherchent à vivre l’Église de façon différente. Une manière d’accueillir ceux qui sont aux marges et qui ne trouvent pas toujours leur place dans notre fonctionnement d’Église. Que ce soit pour Ephphatha et la musique, le public touché est celui des actifs qui ont entre 35 et 50 ans. La pasteure Émeline Daudé et le pasteur Éric Galia sont tous les deux particulièrement interpellés par cela. « Ce sont des personnes que l’on ne voit pas forcément le dimanche, mais qui ont soif de spiritualité. » Avec Ephphatha, sur les temps liturgiques de l’Avent et du Carême, et tout au long de l’été, une méditation est proposée dès 6 h du matin, accessible en podcast. Une belle manière de démarrer sa journée ou de faire une pause dans un emploi du temps parfois surchargé. Ce sont environ 200 personnes qui, quotidiennement, bénéficient de ces méditations et bien au-delà du seul territoire de la paroisse de Montpellier et Alentours (EPUMA) : Suisse, Irlande, Belgique, Brésil, USA…

Les pôles musiques qui ont vu le jour avec le ministère d’Éric permettent à chaque musicien de trouver sa place dans une communauté, de l’accompagner, une forme d’engagement en fonction du talent de chacun. Aujourd’hui cinq pôles musiques quadrillent le territoire régional : Nîmes, Clermont-l’Hérault, Quissac, Lasalle, Jacou.

Pour la formation à la prédication, on retrouve cette soif de nourriture spirituelle, mais sur un public plus classique. Si, à l’origine, la formation permettait de former des prédicateurs, elle est aussi devenue une formation pour ceux qui désirent juste réfléchir. Une vingtaine de personnes se retrouvent tous les mois pour réfléchir au texte biblique, à l’expression corporelle et vocale…

 

 

À l’origine des projets…

Il y a six ans, le Conseil régional en CLR a voulu donner un souffle musical à son territoire. Il a décidé de consacrer un mi-temps régional pour ce projet avec Éric Galia. Ce ministère a trois missions : tout d’abord la formation. Donner les moyens nécessaires aux musiciens pour se former et répéter pour accompagner le chant d’assemblée. L’idée principale est d’avoir le matériel à disposition et fixe, sur le principe d’un orgue. Les musiciens peuvent venir répéter quand ils le souhaitent sans organiser tout un déménagement. Ensuite, l’organisation d’un événement musical, c’est le festival Let it Bee qui a connu trois éditions. Si l’événement a grossi chaque année, il n’a pas connu le succès escompté. Les Églises locales de la région n’étaient peut-être pas prêtes pour suivre le festival. Mais cela donne des idées et, de-ci de-là, des propositions de nouveaux lieux ailleurs en France pointent. La troisième est la création de cantiques. Éric regrette de ne pas avoir eu assez de temps pour organiser des stages de création de cantiques. Cependant, entre les cantiques qu’il a écrits ou arrangés sur cantiques.fr et le groupe nemA (issu des musiciens de la région CLR) qui sortent bientôt leur deuxième EP, Éric estime avoir bien rempli cette mission.

 

Il y a cinq ans, le Consistoire de Vaunage-Vistrenque, soutenu par le Conseil régional, a décidé de créer une formation à la prédication qui maintenant peut être considérée comme un groupe régional. « Présider un culte, cela s’apprend, se prépare, se travaille », précise le pasteur Michel Bertrand, formateur. Dans la confiance du groupe, des exercices de prédication permettent de travailler tous les aspects, que ce soit de fond ou de forme. Se préparer au mieux à prêcher dans un culte. Certains de ces prédicateurs prêchent dans le Consistoire bien sûr, d’autres sont missionnés par le Conseil régional pour de la solidarité et d’autres encore animent des cultes en maison de retraite.

 

Il y a trois ans naissait Ephphatha, un podcast de deux minutes diffusé par les plateformes de streaming et la radio FM+ de Montpellier. À l’origine, il y a un réel besoin à Montpellier de ces petits temps spi hors Église. « Au moment de la création, nous sommes entre confinement et déconfinement, il est difficile de se préparer sereinement à Noël » témoigne Émeline Daudé. Elle propose à ses deux collègues ce temps spi de découverte d’un texte biblique et d’une prière. Ils la suivent. Puis de l’Avent, arrive le Carême et ils relancent les podcasts malgré le temps de préparation et de montage, car il y avait une réelle demande.

 

 

Et maintenant !

Les pôles musiques de la région sont autonomes. Ils ont tous bénéficié de l’aide d’Éric à leur création, pour le son, pour bien travailler ensemble. Ils se rencontrent une fois par an lors d’un week-end pour des formations complémentaires, en particulier apprendre à jouer en groupe en fonction du niveau de chacun. Permettre à tous d’avoir du plaisir. Clermont-l’Hérault et Quissac se sont jumelés et organisent des événements communs. Une célébration musicale a vu le jour à Quissac et attire un nouveau public.

Ephphatha est un outil d’évangélisation qui ne se dit pas. Certaines personnes envoient les podcasts à leurs amis. Il est plus facile d’écouter Ephphatha que d’aller au culte parfois. C’est aussi une forme de solidarité. Le programme n’est pas que pour Montpellier, il peut être utilisé par tous et partout.

Michel Bertrand tient à souligner que « c’est l’esprit de liberté et de confiance fraternelle au sein de de ce groupe qui est primordial. »

 

À travers le témoignage de ces trois ministères et de ceux qui les gèrent, nous découvrons une Église qui a soif, qui a envie, qui a des projets. Alors oui, cela n’est pas toujours facile, mais il y a toujours quelqu’un au bout qui profite de cette nourriture.

Laissons maintenant chacun conclure avec ses mots.

Éric Galia : « La musique et l’art en général permettent de de réfléchir et font changer de positions : pour la paix, la fraternité, l’écologie, l’inclusion… »

Michel Bertrand : « La prédication est fondamentalement une parole humaine dont la visée est de rendre Dieu présent, de faire entendre sa Parole, ici et maintenant. »

Émeline Daudé : « Il y a une réelle appétence à avoir du spirituel au quotidien, il y a dans notre société plus un problème de pratique qu’une question de foi. »

 

Article publié dans Le CEP de janvier 2024

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