Itinéraire en basses Cévennes

Ce circuit nous conduit à travers la Gardonnenque, vers Alès et Saint Jean du Gard. La Réforme s’y est installée plus précocement dans les villes que dans les campagnes. Et dès la mort d’Henri IV le catholicisme réintègre, avec l’appui de la monarchie, un certain nombre de lieux ou il reste fortement minoritaire.

Les enfants de ceux qui ont abjuré par la force se révoltent au début du XVIIIe siècle. Parmi eux, Jean Cavalier (1680 – 1740). Apprenti boulanger à Anduze, la vue de têtes coupées de Camisards le décide à rejoindre ceux-ci. Il sera l’un de leurs chefs. Il opère en Vaunage et Uzége, après le « brûlement » des Cévennes. À Nîmes, il rencontre le Maréchal de Villars en mai 1704, qui lui promet de devenir colonel d’un régiment de camisards pouvant demeurer protestant mais au service du roi. La promesse n’ayant pas été tenue par le Roi, et ces pourparlers jugés contestables par certains chefs camisards, Cavalier rejoint le Refuge où il se met au service du Duc de Savoie puis du roi d’Angleterre.

Au XIXe siècle, le protestantisme reconnu officiellement s’organise en Consistoires, mais sans avoir le droit de tenir des Synodes. De nouvelles formes de commercialisation de la production vinicole, de même que la crise de la production textile font disparaître tout un artisanat local et aboutissent à une diminution de la population. La population protestante et le nombre des Églises locales diminuent en Gardonnenque, mais se maintient dans les petites villes.

Castelnau-Valence
Lieu d’assemblées clandestines, en particulier au Château (toujours visible). L’été 1704, Pierre Laporte, trahi, y est surpris et tué. Une stèle commémore l’événement, sur la route D. 203.

Euzet
À mi-chemin entre Uzès et Alès. Ancienne station thermale avec les « Grottes d’Euzet », qui servirent de base arrière a Jean Cavalier. Ont été détruites, et ne sont accessibles qu’à pied. Se renseigner au village.

Anduze
La Porte des Cévennes. En 1557, le premier martyr huguenot est brûlé devant la Fontaine Pagode, encorvisible aujourd’hui. Une Église nombreuse est dressée dès 1560, que les guerres de religion et les persécutions n’arrivent pas à détruire. De ses fortifications demeure la Tour de l’Horloge. On a longtemps attribué à Anduze la possession du plus grand temple protestant de France, mais des mesures effectuées dans les années 1990 ont démontré que celui-ci se situe en fait à Saint Hippolyte du Fort
– Le Musée de la Musique : 1 000 instruments du monde entier; tél. 04 66 61 86 60– La Bambouseraie de Prafrance : forêt et village de bambous, fleurs exotiques, jardin aquatique. Tél. 04 66 61 70 47

Le Mas Soubeyran
Maison natale du chef camisard Pierre Laporte dit Rolland. Elle est devenue le « Musée du Désert », qui rassemble 200 ans d’histoire protestante souvent très douloureuse. Chaque année, le premier dimanche de septembre, « l’Assemblée du Désert » regroupe au Mas Soubeyran plusieurs milliers de protestants pour un culte et des conférences.
Musée du Désert : le Mas Soubeyran, F 30140 Mialet : Tél. 04 66 85 02 72

Mialet
Sur la façade du Temple, une plaque commémore la déportation de 670 habitants restés protestants (en mars 1703).
Les grottes de Trabuc: 1,2 km de galeries, et les « 100 000 soldats ». Tél. 04 66 85 03 28
À proximité du Musée du désert.

Les Aygladines
Hameau voisin, ou se tint le premier Synode de l’Église au Désert.

Saint Jean du Gard
Gros bourg cévenol à la limite des vallées et de la montagne. Plusieurs prédicants cévenols y sont nés. Le pasteur R. Saillens y a composé « La Cévenole ».
– Le Musée des Vallées Cévenolles : vie quotidienne, habitat, économie. Tél. 04 66 85 10 48
– Un Train à Vapeur relie pendant la belle saison Anduze et Saint Jean du Gard.

Falguières
Maison natale du chef camisard Abraham Mazel.

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